Jeudi 10 juillet 2008 : SAINT JEAN PIED DE PORT - RONCESVALLES

Publié le par XSC

Départ du gîte vers 6H30 après une bise à Jeannine et nous attaquons cette fameuse étape, réputée pour être la plus difficile du Chemin !
Aujourd'hui c'est l'anniversaire de Danielle : la maison ne reculant devant aucun sacrifice, je lui offre l'ascension du col de Roncevaux (1430m) suivie de 32 jours de vacances en Espagne....
Le départ par la rue de la Citadelle est mythique : je ne peux m'empêcher de penser aux photos vues sur les blogs des pèlerins avant notre départ ni au film Saint-Jacques la Mecque quand ils décident de continuer jusqu'à Saint-Jacques.
Nous commençons à monter doucement, il y a un peu de brouillard.

La route Napolèon nous emmène toujours plus haut :

On grimpe, on grimpe et on grimpe : ça monte très raide jusqu'à Orisson, c'est vraiment très physique ! Heureusement que nous avons un bon mois d'entraînement derrière nous et des kilos en moins à porter. Je suis tout de même obligé de faire quelques pauses pour reprendre mon souffle. Je peste contre Karine qui a dit que c'était facile : ce devait être une blague...Je repense à la randonnée d'entraînement que nous avons fait en Suisse avec nos amis Sonia et Emmanuel.
La montée est un peu plus douce vers le col de Roncevaux et nous croisons de nombreux moutons en liberté :

Nous marchons finalement pas trop mal grâce à Danielle qui ne tient pas à s'arrêter dans les montées mais comme de toute façon il n'y a ni plats ni descentes...
Le brouillard disparaît et les paysages grandioses nous font oublier l'effort physique. Des pèlerins nous doublent, on les redouble plus tard : rien ne sert de courrir...
Nous approchons du sommet, la vue est magnifique :
Nous passons devant la Vierge d'Orisson (c'est celle qui est en haut du rocher...) :
Nous arrivons à un des endroits mythiques de l'étape :

Nous apercevons beaucoup de chevaux et de moutons, tous en liberté, ainsi que quelques aigles.
Arrivés presque au sommet, des bénévoles nous encouragent et nous donnent des petits livres religieux.
Il faut monter encore un peu par là :
Nous voilà enfin en Espagne !
La vue est belle aussi du côté espagnol :
Nous remplissons nos gourdes à la Fontaine de Rolland : nous avons bu au moins deux litres chacun depuis ce matin.
Le GR65 passe ensuite dans une agréable forêt où nous nous arrêtons vers 12H pour manger. Nous voyons passer quelques pèlerins et, Danielle ayant froid, nous repartons à l'assaut du Col de Roncevaux.
Nous y sommes enfin vers 13H; il y a des pèlerins à pied et d'autres en vélo qui se reposent en savourant la vue :
On ne s'attarde pas trop et Danielle, qui sait tout, dit qu'on doit redescendre par le chemin sous les bois alors qu'il est conseillé de prendre la route en lacets. Je suis bien obligé de la suivre et nous voilà partis dans une descente vertigineuse et caillouteuse qui me casse les genoux : j'ai tellement peur de me faire une entorse à la cheville gauche que je me raidi et ce sont les genoux qui trinquent. Danielle, la bougresse, va beaucoup plus vite et descend en souplesse avec la technique : "reste souple sur les genoux et ça ira tout seul" me dit-elle. Plus facile à dire qu'à faire avec un sac à dos qui vous pousse vers le bas. Je suis en train de me dire que, finalement, il vaut mieux monter que descendre. Cette descente est interminable et n'en finit pas, Danielle s'amuse bien car c'est sportif et ça lui fait "un challenge".

Photo du retardataire râleur:
 La descente dure au moins une heure et demie et nous voilà en vue du monastère de Roncesvalles que nous atteignons vers 14H30 ce qui est très correct, des pèlerins partis en même temps que nous ce matin n'arriveront que vers 19H ce soir !

Le monastère n'ouvre qu'à 16H aussi nous poireautons dans l'entrée pour être sûrs d'avoir une place (sauf Danielle qui ne peut pas rester à rien faire et qui est partie visiter comme d'habitude).

Les portes s'ouvrent enfin et nous pouvons aller nous installer dans le gigantesque dortoir de 300 places.  

C'est bien organisé : les hommes seuls à gauche, les femmes seules à droite et les couples au milieu ! C'est là que je commence à m'apercevoir qu'il y a plus de femmes que d'hommes sur le Chemin : les femmes vont occuper une partie de la rangée de gauche...
Pour les douches c'est moyen : deux pour les hommes et deux pour les femmes.
Nous retrouvons Hélène la Canadienne qui était au gîte Ospitalia à Ostabat ainsi que Jocelyne qui y était également et qui était aussi chez Jeannine hier; la pauvre est complètement KO par l'étape d'aujourd'hui.
Nous mangeons nos victuailles et nous allons à la messe des pèlerins à 20H pour s'y faire bénir. Les curés récitent la litanie des nationalités des pèlerins arrivés au gîte aujourd'hui.

Karine, qui a un jour d'avance, nous a envoyé un sms : Pampelune est déjà en effervescence à partir de 7H30 du matin ! Avec Danielle nous étudions l'étape de demain : il faudra "pousser" pour se rapprocher le plus possible de Pampelune. Suivant notre forme nous poursuivrons plus ou moins loin après l'étape prévue à Larrasoana.

Nous nous couchons vers 22H et, prévoyant un immense concert de ronfleurs (dont je fait partie), je teste pour la première fois les boules Quies : très efficaces...


40ème étape de 26,5km, cumul = 1111,5km

Trajet :
SAINT-JEAN-PIED-DE-PORT

OTHATZENEA
ETCHBESTEA
HONTO
ORISSON
COL D'ELHURSARO

RONCESVALLES

Publié dans Etapes en ESPAGNE

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