Mercredi 2 juillet 2008 : LE MURET - LABOUHEYRE

Nous quittons le camping "Le Muretois" vers 7H, la tente mouillée car il a fait un orage la nuit : j'ai été obligé de sortir de la tente en catastrophe et en petite tenue pour rentrer le linge qui sèchait sur le faîte et me suis fait trempé le dos et les pieds, alors que Danielle s'est aventurée sous l'orage pour aller aux toilettes, bref, nous n'avons pas beaucoup dormi, d'autant plus que des jeunes au camping ont fait la fête jusque vers 2H du matin...

Nous marchons bien le matin car le ciel est resté couvert de l'orage de cette nuit, il ne fait pas trop chaud et il ne pleut plus.
Nous passons devant le portail d'un particulier fana des pèlerins ou pèlerin lui-même :
Pour éviter le détour par Pissos, nous décidons de passer par un raccourci dans les landes : le topo-guide nous le déconseille car beaucoup de pèlerins se sont perdus dans ce coin, le balisage étant aléatoire. Toutefois, étant équipé des cartes IGN, d'une boussole, de portables et d'optimisme, je prends le risque de prendre ce raccourci.
Evidemment, nous nous perdons malgré l'extrême attention que nous avons porté aux divers croisements de chemins forestiers, ils se ressemblent tous : au bout d'environ trois kilomètres je stoppe net car, bien que nous ayons franchis un petit pont comme prévu, les chemins qui devraient se trouver sur la gauche n'y sont pas ! Nous restons au moins cinq minutes à étudier la carte et je crois avoir trouvé notre erreur : nous avons tourné à droite un carrefour trop tôt, il faut revenir sur nos pas et repartir de ce croisement. Nous ne sommes sûrs de rien et ça commence à s'énerver derrière moi : "On est complètement perdus, tu ne sais pas lire une carte, on aurait dû passer par Pissos"...etc, ce genre de réflexions toutes plus constructives les unes que les autres ! Arrivés au croisement, je prends le bon chemin et nous voilà repartis mais Danielle n'est pas sûre du tout que ce soit le bon et s'imagine déjà perdue définitivement dans les landes à survivre avec un peu de saucisson et d'eau rationnée. Je reconnais que je joue un peu de la situation et lui fait croire que nous errons comme des âmes en peine alors que j'ai très bien reconnu le bon chemin que nous empruntons.

Finalement, au niveau du pont d'Escoursolles, nous retrouvons le goudron d'une ligne droite interminable à travers les pins. Elle doit faire à peu près 8km et on voit les voitures (très peu) arriver de très loin, ça nous distrait, je crie à Danielle "voiture à 5km" puis "voiture à 2km".
Heureusement, un convoi de trois moissoneuses-batteuses vient à passer et ce sera notre grande distraction de l'après-midi.











Quelques panneaux sont écrits en deux langues : Français et Gascon !

Nous arrivons finalement à Labouheyre vers 18H dans le gîte tenu par Jacqueline et Jacques, pèlerins confirmés qui ont transformé une partie de leur maison en refuge à pèlerins.
C'est vraiment comme "un petit chez soi", aménagé avec goût et très confortable, avec une terrasse abritée sous laquelle nous faisons sècher toutes nos affaires trempées de la dernière nuit (tente, vêtements,..).
Nous nous installons et ressortons pour aller faire quelques courses. A 19H nos hôtes viennent nous offrir une sangria de bienvenue et nous discutons un peu avec ces pèlerins très sympathiques.
Danielle ayant attrapé une ampoule due à "un scrupule" (un caillou dans la chaussure qu'on a scrupule à enlever), Jacqueline nous explique comment procéder pour la vider sans abîmer la peau : il faut prendre une aiguille avec du fil, percer l'ampoule avec l'aiguille et laisser le fil traversant l'ampoule de manière à laisser goutter petit à petit le pus. Elle nous donne tout le matériel et me voilà en train de charcuter la pauvre Danielle, mais je m'y prends très bien et tout se passe comme prévu. Ce sera la seule ampoule que Danielle aura eu pendant le Chemin, la prochaine ayant été attrapé dans le car du retour !

32ème étape de 35,8km, cumul = 901,9km

Trajet :
LE MURET
LOCBIEILH
CASTELNAU
ESCOURSOLLES
LABOUHEYRE